Le château de Chevreaux (Jura) se situe sur un éperon rocheux qui domine la plaine bressane. Son existence est attestée dans les textes à partir de la seconde moitié du XIIème siècle. Il devient le siège d’une seigneurie indépendante à la fin du XIIème siècle, puis reçoit le titre de baronnie au début du XVIème siècle.
Lors de la guerre de Dix Ans qui opposa le royaume de France au comté de Bourgogne, il fût assiégé puis pillé par le duc de Longueville. Ce conflit entraîna l’abandon du château en 1637.
Anne-Lise Bugnon, « Chevreaux – Château » [notice archéologique], ADLFI, Archéologie de la France 2001
1158 Première mention du château « Castrum in Cabrello » (1)
citée dans une transaction entre la famille de Coligny et l'abbaye cistercienne du Miroir(Saône-et-Loire). Le château est alors mentionné comme lieu de repli. Dès cette date, l'occupation du site est donc assurée
1188 Amédée de Coligny premier seigneur de Chevreaux
1300 Jean de Joux devient seigneur (patronyme attribué à l’une des tours)
1332 Philippe de Vienne « chevalier et seigneur de Chevreaux »
1333 Transfert de la seigneurie par mariage (Montluel) à la famille des Vienne
1477 Les troupes de Louis XI engendrent des dégâts conséquents au château
1520 Sous le règne de Jean de Vienne, le titre de baronnie est alloué à Chevreaux comptant les justices haute, moyenne et basse.
1595 Sous les ordres d’Henri IV, avant le siège du maréchal de Biron, le château compte 32 gentilshommes qui ont «devoir de fief», c'est-à-dire de garde.
18 avril 1628 Partage des biens de Cheveaul entre Charles de Vienne Sr de Commarin et Jacques de Vienne Sr de Ruffey
Dénombrement de la terre et de la baronnie, décrit : « Premierement conciste au chasteaul et maison forte dudit Chevreau, bien revestue de tours et muraille en bonne deffence. Auquel chasteau il y a douze chambres à feu, une chapelle, cuisine, sommellerie et cinq ou six greniers et belles caves voutees, ensemble des escuries, fourgs, chambre de boulangerie et beau jardinage »
Le château est alors décrit comme «l'un des plus forts de la Franche-Comté, situé sur une montagne, presque inaccessible, (...) bien terrassé dedans et dehors, gardé par cent soldats ».
02-04-1637 Pour les mêmes événements, Jean Girardot de Nozeroy en 1843 ne délivre pas les mêmes indications
«(...) La basse-cour fut bientôt mise en pièces à coups de canons, le donjon fit plus de peine aux Français. lI leur fallut se servir de mines: en ayant fait sauter un grand pan sans pouvoir être la brèche réparée, le commandant se maintint dans une vieille tour qui lui restait, laquelle li fit achepter chèrement et n'en pouvant plus sauta une fenêtre du côté du roc que l'ennemi en pouvait bloquer, et sans la trop grande hauteur qui lui fit rompre une jambe, li eut échappé. Les Français le firent mourir pour leur avoir fait achepter trop cher une masure qui n'avait rien de considérable que son antiquité et la mémoire du baron de Chevreaux renommé aux guerres de Flandre, qui gagna autrefois al bataille de Gembloux ».
1651 La seigneurie était une fois de plus transférée par mariage aux Damas d'Antigny qui la conserve jusqu'à la Révolution
1659 Un Terrier précise en outre les droits et devoirs de la communauté seigneuriale
mais également l'état du château : «Tout droict au chasteau seigneurial, maintenant fort en ruine au dedans duquel sont encores quelques batiments anciens et batis à chaulx et à mortier de pierres couvers de thuilles et laves, composez de plusieurs grandes chambres, salles, cuisines, caves et greniers avec galerie et chapelle au bout (chapelle dédiée à Notre-Dame par les anciens barons et dames de Chevreaux) auquel chasteau tous subjets sont tenus et obligez de d'y retraire en temps d'éminent péril, faire guet te garde de jour et de nuict touttes et quantes fois que commandé leur est, et de contribuer aux menus emparemens ce que lesd. subjects confessent y estre tenus et promettent y satisfaire lorsque led. chasteau sera en estat»
1724 Un procès-verbal de visite du château décrit une partie du château
1740 - 1750 Quelques travaux sont entrepris par un concierge encore installé sur le site
1806 Madame Clerc, épouse Revillon, achète le site et fait démolir les logements encore habitables du château
1960 Acquisition du château par la Commune de Chevreaux
1990 Fondée en octobre l’association « Les amis de Chevreaux-Chatel »
a permis d'identifier et de valoriser le site par des stabilisations et la reconstruction des élévations mises au jour lors de fouilles archéologiques
(1) Travaux 2020 (de la Société d’émulation du Jura), Lons-le-Saunier, 2021,pp.43-60
Jalons chronologiques pour l'histoire de la seigneurie de Chevreaux la succession millénaire des seigneurs et barons de Chevreaux par Roch de Pillot de Coligny · 1998
(2) Liste des Seigneurs de Chevreaux (d’après les recherches de Mme Sylvie MONIN-BADEY, Maître de Conférences à l’Université de Lyon) au 15 mars 2014
Illustrations ©Etienne GENDRIN
Tous droits réservés © Association Les amis de Chevreaux Chatel
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